Avis sur Il est grand temps de rallumer les étoiles de Virginie Grimaldi

Un road-trip entre mère et filles sur les routes de Scandinavie.

Le roman

Genre : feel-good

Éditions Fayard / Le livre de poche
Disponible en versions brochée, poche, audio et numérique

Résumé
Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers.
Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. Sa vie défile, et elle l’observe depuis la bulle dans laquelle elle s’est enfermée.
À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère. Elle cherche de l’affection auprès des garçons, mais cela ne dure jamais. Comme le carrosse de Cendrillon, ils se transforment après l’amour.
Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire.
Le jour où elle apprend que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.
Anna, Chloé, Lily. Trois femmes, trois générations, trois voix qui se répondent. Une merveille d’humour, d’amour et d’humanité.

Romancière à succès, Virginie Grimaldi est l’auteure de trois best-sellers, Le Premier Jour du reste de ma vie, Tu comprendras quand tu seras plus grande et Le Parfum du bonheur est plus fort sous la pluie.

couverture du roman Il est grand temps de rallumer les étoiles

Mon avis

La première fois que j’ai entendu parler de Virginie Grimaldi, c’était je crois en 2021, quand j’ai découvert qu’elle caracolait dans le top 3 des ventes de livres en France. Il était temps que je me décide à ouvrir l’un de ses romans, pour satisfaire enfin ma curiosité !

C’est donc chose faite avec Il est grand temps de rallumer les étoiles, qui se trouve aussi avoir été élu “roman préféré des Français” en 2022, devant – dans l’ordre – One Piece, Harry Potter, Le Petit Prince, et Les Misérables. Excusez du peu !

Pour ma part, j’ai passé un moment de lecture plutôt agréable, mais je ne peux pas dire que j’ai été particulièrement transportée. On suit une mère et ses filles adolescentes qui se redécouvrent au cours d’un road trip en camping-car improvisé (de manière amusante, ce roman correspond d’ailleurs assez bien à ce que je m’attendais à trouver en lisant L’Indifférence de l’eau qui dort !)

La plume est fluide, il y a des passages drôles, des passages émouvants, quelques descriptions qui donnent envie de voyager en Scandinavie (mais bon, ça, j’en rêve depuis des dizaines d’années déjà, alors… La Scandinavie, l’Islande et l’Écosse… 🤩 Un jour peut-être, dans une autre vie !)

Ce que j’ai le plus apprécié, finalement, dans le roman, je crois que ce sont les chapitres écrits du point de vue de Lily, la plus jeune des filles, sous forme de journal intime. C’est le personnage que j’ai trouvé le plus marquant, avec un caractère fort, un sens de l’humour certain et un goût prononcé pour les perronismes. Qu’est-ce qu’un perronisme ? C’est un mot québécois qui désigne un lapsus produisant une expression loufoque et inédite. Le perronisme combine souvent de façon malhabile deux expressions figées pour en créer une nouvelle qui n’a aucun sens. Exemples de perronismes trouvés dans le journal de Lily : « ça lui a cloué le sifflet », « heureusement que j’ai plusieurs casquettes à mon arc », « il faut pas mettre la charrue avant de l’avoir tuée », « faudra qu’on mette les pendules sur les “i” ». Cela donne un journal vivant, au ton un peu loufoque, à mon avis très réussi.

Quelques extraits

– Oh là là, c’est des phoques ! C’EST DES PHOQUES !
Je n’ai pas tenté de lui prendre les jumelles pour vérifier, elle m’aurait mordue. J’ai ressorti mon appareil photo et j’ai réglé le zoom au maximum. Ma sœur avait raison. Avachi sur des rochers immergés, un groupe de phoques se prélassait au soleil. C’était magique.
On a dévalé les marches en courant dans l’idée de nous approcher d’eux, mais la gardienne nous l’a déconseillé. Cela pouvait les effrayer. Alors on les a observés de loin avant de regagner le camping-car en prenant notre temps, comme pour retarder le retour à la réalité.
C’était bizarre, on était comme en état de choc. Maman n’a pas démarré tout de suite. Même Lily se taisait. Mais ce silence-là, il était différent. Il nous réunissait.
On venait de se faire mettre KO par la beauté du monde.

J’avais huit ans et j’étais fille unique. Mon père avait trente ans et il était parent unique. Mémé avait cinquante-quatre ans et elle n’avait plus d’enfant. On a tressé nos douleurs pour n’en faire qu’une, énorme, dévastatrice, insurmontable. Nous espérions sans doute qu’à trois ce serait moins lourd à porter. Ce fut le contraire. Le chagrin de ceux que l’on aime décuple le nôtre.

Je ne prétends pas être une bonne mère. Mes filles vont mal, j’ai fait des erreurs. À chaque décision que j’ai prise, à chaque réaction que j’ai eue, je me suis demandé si c’était la bonne. Chaque action, même la plus insignifiante en apparence, a des répercussions. Les parents sont des funambules. On marche sur un fil tendu entre le trop et le pas assez, un colis fragile entre les mains.

Au-dessus de nous, une aurore boréale effectuait un ballet hypnotisant. C’était comme un immense foulard de soie qui flottait langoureusement dans le ciel sombre. Un voile vaporeux qui dansait dans un halo de lumière verte et rose. Des vagues qui déferlaient sur les étoiles.

Marcher entre les conifères, écouter le silence se faire couper la parole par le vent, fouler la terre et les cailloux m’apaisait. Le boucan dans ma tête était bercé par la forêt.

Nous autres, humains, serions bien emmerdés si on n’était pas dotés du rire. On serait obligés de toujours afficher nos vraies émotions.

Il me manque déjà beaucoup. Il ne parlait pas, mais je comprenais tout ce qu’il me disait. Je sais qu’il me comprenait aussi. Je lui ai dit que c’était la plus belle rencontre de toute ma longue vie et je lui ai fait un bisou, il n’a pas reculé et j’ai eu l’impression qu’il souriait. Mais bon, je vais arrêter d’en parler, parce que j’ai les yeux qui fuient.
Je me souviens quand son père nous a dit qu’il était différent, il s’est trompé. Il n’est pas différent, il est mieux.

Au bilan

Une lecture globalement plaisante, avec quelques jolies trouvailles, les perronismes de Lily en tête.



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