Chronique du roman d’Apollonie Sbragia : La dernière morsure

Une intrigue prenante, des enjeux forts, une héroïne tourmentée dont le passé s’invite dans l’enquête… Les ingrédients sont réunis pour un bon polar !

Le roman

Genre : roman policier

Autoédition
Disponible en versions brochée et numérique

Résumé
Un jeune garçon assassiné et sauvagement mutilé. Un autre enfant disparu. Pour Alex, capitaine à la Crim’, Giancarlo, son coéquipier et Malik, nouvelle recrue, un compte à rebours macabre est lancé pour retrouver la prochaine victime avant qu’il ne soit trop tard.
Hantée par son passé, Alex ira jusqu’au bout d’elle-même pour découvrir la vérité… dans toute son horreur.

couverture du roman La dernière morsure

Mon avis

Tout débute par la découverte fortuite du corps d’un jeune garçon, sauvagement mutilé. Le cas est confié à un duo d’enquêteurs chevronnés, Alex et Giancarlo, qui ont notamment fait leurs preuves 7 ans plus tôt en parvenant à résoudre une affaire complexe, qui a laissé à Alex des séquelles dont elle n’est jamais parvenue à se débarrasser. Malik, une nouvelle recrue, vient compléter l’équipe.

Le trio ne tarde pas à suspecter que le cas dont ils s’occupent n’est pas isolé. Alors que l’enquête prend une autre ampleur, certains détails font remonter à la surface le passé sombre d’Alex, et menacent ainsi l’équilibre fragile qu’elle a réussi à maintenir jusque là.

Ce que j’ai aimé

Le personnage d’Alex est la réussite incontestable du roman. Le lecteur est tenu en haleine au moins autant par ce qui hante la jeune femme que par les enjeux de l’enquête. L’autrice entretient avec habileté une ambiguïté constante au sujet des intuitions d’Alex : difficile de démêler ce qui est probable et ce qui relève uniquement de ses traumatismes jamais surmontés. La lutte d’Alex pour faire aboutir l’enquête côtoie celle qu’elle mène pour ne pas se perdre elle-même, et l’imbrication de l’une dans l’autre permet de maintenir tout au long du récit une tension qui ne faiblit jamais.

L’intrigue tient la route, on est bien dans les codes du genre, avec des détails sordides à souhait soigneusement parsemés au fil des pages.

La plume est fluide, le rythme bon, et le style sert la narration. Car oui, j’avoue avoir beaucoup de mal avec les livres où le style ne sait pas s’effacer au profit du récit : ce n’est pas le cas ici, tout coule de manière tout à fait naturelle, autant dans les descriptions que dans les dialogues.

Ce que j’ai moins apprécié

Les personnages secondaires m’ont un peu laissée sur ma faim. J’aurais aimé que ceux de Giancarlo et Malik en particulier soient davantage approfondis, mais aussi dans une moindre mesure Michel, ou même le commissaire ou la légiste.

Les rêves jouent un rôle essentiel dans le roman, rien à redire sur ce point, ils aident à mieux connaître et comprendre Alex. Cependant, j’ai parfois été dérangée par le dosage. Je pense que par endroits, certains rêves auraient mérité d’être un peu écourtés : le récit aurait ainsi pu, à mon avis, gagner en intensité, sans rien perdre de la densité du personnage d’Alex.

Certains enchaînements m’ont semblé un peu abrupts. Quelques (rares) transitions soudaines m’ont parfois amenée en cours de lecture à me sentir sortir de l’histoire, pour m’interroger sur ce dont il était tout à coup question, ou qui était tel ou tel personnage dont je ne me souvenais pas avoir lu le nom précédemment : c’est dommage car l’intrigue est prenante et, la plupart du temps, tout fonctionne au contraire parfaitement bien pour tenir le lecteur en haleine.

La chronologie de la narration : je la trouve très naturelle, sauf lorsqu’arrive la fin du roman, où une partie de l’intrigue est brusquement déroulée selon une chronologie inversée. Cela contribue certes à préserver la tension, mais j’ai trouvé le procédé trop artificiel pour ne pas sauter aux yeux. Lorsque la manipulation est habile, je suis une des premières à l’admirer. Ici, je dois avouer que je l’ai perçue comme trop visible pour ne pas en ressentir une légère pointe de déception. Le fameux « Oh, c’est dommage, ça gâche un peu le récit… »

Au bilan

Malgré les quelques petites maladresses énoncées plus haut, c’est à mon avis une très belle réussite : bravo à Apollonie Sbragia pour ce premier roman, que j’espère bientôt suivi de nombreux autres !



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