Chronique du recueil d’Ursula K. Le Guin : La fille feu follet
Un recueil hétéroclite, dont le principal mérite consiste à nous faire faire connaissance avec l’autrice.
Le recueil
Genre : nouvelle et autres textes
Éditions ActuSF – collection Hélios
Non disponible suite à liquidation de la maison d’édition
Résumé
Capturées par des hommes de la Couronne, deux fillettes devenues esclaves découvrent le monde et le système social de la Cité, le peuple-poussière et les Racines. La Fille feu follet est un récit poignant dans la pure tradition des contes de Terremer.
Cet ouvrage vous fera aussi explorer la poésie d’Ursula K. Le Guin son sens de la répartie et de l’analyse, dans un éloge de la modestie et de la lecture, mais aussi une interview singulière, et des articles signés Aurélie Thiria-Meulmans, traductrice, soulignant la profondeur de l’œuvre poétique de cette autrice majeure, baignée d’écriture dès le début de sa vie.
Plongez et découvrez de nouvelles facettes d’une des plus grandes autrices de la science-fiction !
Mon avis
Cela fait des années que j’entends régulièrement revenir le nom d’Ursula K. Le Guin dès qu’il est question de science-fiction ou de fantasy : il était grand temps que je découvre enfin une partie de ses écrits par moi-même.
Évidemment, comme je suis un peu (beaucoup ?) stupide sur les bords, plutôt que de me plonger dans l’une de ses œuvres les plus réputées, comme La main gauche de la nuit ou les Contes de Terremer, j’ai préféré choisir un modeste recueil dont bien peu de personnes à qui j’ai posé la question ont entendu parler. 🤡 Évidemment (bis), comme ma stupidité ne se limite pas aux bords mais semble bien avoir atteint l’ensemble de ce qui me sert de cerveau, je n’ai pas compris en lisant le résumé qu’il s’agissait non pas d’un recueil de nouvelles, mais d’un recueil regroupant des textes divers et variés.
Le livre contient donc une unique nouvelle, La fille feu follet, qui lui donne son titre. Mais également, quelques (trop rares) poèmes, deux brefs essais (un sur la lecture, un sur la modestie), une interview d’Ursula K. Le Guin par Terry Bisson, ainsi qu’une biographie de l’autrice et une analyse de sa poésie par Aurélie Thiria-Meulmans.
En ce qui concerne la nouvelle, qui décrit le destin abominable de deux sœurs esclaves, je n’ai pas du tout accroché. Je suis passée totalement à côté du texte. L’intention était sûrement de dénoncer des tas de choses, esclavage, condition de la femme, système de castes, endoctrinement… Mais c’est écrit avec une telle distance que j’ai eu un peu l’impression de regarder des bactéries au microscope : sans me sentir impliquée sur le plan émotionnel.
Étonnamment (parce que je suis malgré moi en général complètement hermétique à la poésie), j’ai en revanche beaucoup aimé plusieurs de ses poèmes. Il y en a seulement 5 et ils sont très courts, c’en était frustrant, mais après la nouvelle, cela m’a fait du bien de découvrir que l’autrice était capable de m’émouvoir. Ses poèmes m’ont remuée. En particulier le premier, sur la guerre. Pour la peine, je vous le mets en extrait ci-dessous.
Quant aux autres textes, ils ne sont pas inintéressants pour se faire une idée du caractère (apparemment bien trempé) d’Ursula K. Le Guin. J’ai en particulier souri de nombreuses fois à la lecture de son interview et de ses réponses dignes d’un troll expérimenté. Je vous en livre quelques savoureux extraits ci-dessous.
Quelques extraits
La prochaine guerre
Elle prendra forme,
Elle prendra du temps,
Elle prendra des vies,
Pour les gâcher.
— (Terry Bisson) L’un des aspects que j’adore dans La Fille feu follet est son système économique. Vous créez un monde étrange et complexe en deux, trois coups de crayon efficaces. William Gibson fait de même en matière de direction artistique. Comment décririez-vous votre technique ?
— (Ursula K. Le Guin) Perfectionnée avec le temps et l’âge.
— (Terry Bisson) Vous n’avez pas eu l’air très enthousiaste à la sortie de la série télévisée adaptée du Cycle de Terremer. Pourquoi donc ?
— (Ursula K. Le Guin) Ce n’était pas une série, et ce n’était pas Terremer, et je peux aller prendre un verre maintenant ?
— (Terry Bisson) Vous arrive-t-il de recevoir des mauvaises critiques ? Sont-elles parfois utiles ?
— (Ursula K. Le Guin) Oui. Non.
Au bilan
Au global, ce n’est pas un recueil que je conseillerais pour découvrir l’œuvre d’Ursula K. Le Guin. J’avoue que j’ai dû me forcer pour arriver au bout (et j’aurais sûrement abandonné en route si le livre avait été plus long). Mais ne serait-ce que pour les poèmes ou la fabuleuse interview de l’autrice, il mérite au moins deux étoiles.
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