Chronique du roman d’Agathe Roméo : Funèbres tendresses

Un roman d’une grande douceur, porté par des personnages touchants et une plume tendre.

Le roman

Genre : fantastique, young-adult

Éditions Rebelle
Disponible en versions brochée et numérique

Résumé

La Dame Blanche Lucie est furieuse contre les descendants d’une amie médium qui veulent envoyer leur aïeule en maison de retraite. Elle demande donc à Wagner, un esprit vengeur, de les terroriser et de les punir. Les jours passant, elle se rapproche d’Antoine, un petit-neveu de la voyante, mais il est trop tard pour qu’elle revienne sur sa décision… Wagner est à l’œuvre. Il se montre d’autant plus zélé qu’il espère la séduire ; et s’il peut écarter tous ses rivaux potentiels dans la foulée, c’est encore mieux !

couverture du roman Funèbres tendresses

Mon avis

C’est la beauté de la couverture et la plume épurée de l’autrice, dont j’avais déjà lu plusieurs extraits, tirés d’autres récits, qui m’ont incitée à me lancer dans la lecture de ce roman, sans même prendre la peine de parcourir au préalable la quatrième de couverture. Je ne savais donc pas du tout à quoi m’attendre… et j’ai été très agréablement surprise !

Funèbres tendresses, c’est une histoire d’amitiés sincères qui défient le passage du temps et les frontières entre la vie et la mort, d’amours impossibles, de vengeance, de pardon, et de mains tendues.

On y croise Lucie, une dame blanche au grand cœur, qui prend soin de son mieux de la vieille Guenièvre, délaissée par sa famille, et devenue son amie depuis que le destin l’a placée sur sa route il y a de longues années. Gaston, un esprit frappeur au franc-parler, qui cache sa bienveillance derrière ses manières désinvoltes. Wagner, spectre aux deux visages, parfait gentleman que l’habitude et les principes incitent pourtant à poursuivre une vengeance dont le sens s’est étiolé avec le passage du temps. Antoine, jeune professeur en chair et en os, plein de bonnes intentions, enfermé dans sa rationnalité, et qui va devoir apprendre à ouvrir ses yeux et son âme à ce qui l’entoure. Mais aussi de jeunes esprits frappeurs pleins d’espièglerie, ou encore un ancien soldat de la Guerre de Sécession, accompagné de son fidèle destrier et investi d’une curieuse mission que le sort s’amuse à faire virer à la farce.

Je me suis prise d’affection pour l’ensemble des personnages, dépeints avec une grande justesse, touchants dans leur humanité et tous plus vivants que nature, même ceux déjà cueillis par la mort. J’ai adoré les accompagner au fil du récit, découvrir leurs histoires, dépeintes par petites touches successives, voir leurs chemins se croiser, assister à l’éclosion de leurs sentiments et suivre leur marche jusqu’à ce dénouement qui, à sa manière, se révèle être aussi un début. Je suis heureuse d’avoir refermé le livre avec la certitude que l’histoire des personnages va se poursuivre et que les événements qu’ils ont traversés au fil des pages leur a ouvert de nouveaux horizons, où tout leur reste à découvrir…

Quelques extraits

Je m’effaçai du monde des vivants pour la deuxième fois de la journée, sans le quitter tout à fait ; cette fois, je laissai une petite partie de ma conscience près du poêle, comme les mères qui ne dormaient que d’un œil. Je savais qu’elle sentirait ma présence à ses côtés.
Je n’avais plus de chaleur à donner, pas de bras solides pour la serrer contre mon cœur, mais j’avais le mérite d’être là. Une petite veilleuse dans le crépuscule interminable de cette femme, n’était-ce pas mieux que rien ?

Quelques pétales d’une rose décoiffée par le vent. Un soupir. Une main, sans doute chaude sur le marbre glacé. Une… larme ?
Comme personne n’avait pleuré pour moi depuis bien longtemps, je sortis de mon agréable torpeur et me concentrai sur ma tombe, pour guetter d’autres perles d’eau ; c’était peut-être la pluie – après tout, ma région était connue pour son climat humide – ou tout simplement la rosée…

Au bilan

Funèbres tendresses est une histoire toute douce que j’ai aimé déguster, et dont je ressors avec l’impression étrange de m’être laissée transporter dans un lieu préservé, paisible, hors du temps. J’ai apprécié la compagnie de Lucie, Antoine, Guenièvre, Gaston, Wagner, et tous les autres, et c’est avec une certaine mélancolie, mais une grande sérénité, que je les quitte.



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