L’épître(ries) - Janvier 2025
C’est parti pour une nouvelle année : je vous la souhaite emplie de merveilleuses lectures, et portée par un esprit serein qui vous permettra de profiter de tout ce que vous aimez.
L’anecdote du mois
Âgisme ou jeunisme en édition ?
Les éditeurs ont coutume de dire qu’un bon texte trouvera toujours une maison pour être publié.
Dans les faits, j’ai plutôt tendance à croire que pour trouver une maison d’édition, il faut la conjonction de trois choses :
- un bon texte,
- le bon contact,
- au bon moment.
Des exemples ? Si le texte est bon mais que l’éditeur a déjà prévu d’en publier un autre pile sur la même thématique, il ne sera pas forcément intéressé pour publier le second. Si le texte est bon mais que le directeur de collection quitte la maison d’édition et que son remplaçant décide de réorienter la ligne éditoriale alors qu’on vient de soumettre, ça risque de coincer aussi. Si le premier chapitre du texte mise tout sur l’humour et que le stagiaire qui est chargé du tri au service des manuscrits est totalement hermétique au type d’humour manié par l’auteur, là encore, le refus type pend au nez de ce dernier.
Bref, à mon avis, le texte ne fait pas tout : la chance joue également un rôle crucial.
Il faudrait donc un bon texte + de la chance pour être édité ?
Pourtant, on a tous des exemples en tête de mauvais textes qui sont tout de même publiés, non ? (si vous n’en avez pas, je peux éventuellement vous déconseiller quelques titres… 😬)
Attendez, attendez… Cela signifierait-il qu’il existe des critères de publication autres que la qualité du texte ? Ça alors ! Les bras m’en tombent. 🤯
Allez, j’arrête de faire semblant de m’en étonner. Je ne vous surprendrai pas en disant que, par exemple, une personne célèbre a de fortes chances de trouver un éditeur pour publier son texte, même si elle a écrit une bouse infâme.
Je ne pensais donc pas être d’une grande naïveté. L’édition est un business, et l’objectif des maisons d’édition est de vendre des livres, j’en ai bien conscience.
Pas naïve, disais-je ?
Eh bien, si. Sûrement trop naïve, encore.
Parce que quand mon agente m’a expliqué sur un ton dépité, il y a quelques semaines, que parmi ses contacts dans de grandes maisons d’édition, l’une lui avait demandé de “ne lui envoyer que des manuscrits de trentenaires”, et l’autre lui avait précisé qu’il ne publierait que “des auteurices déjà bien installé·e·s et qui vendaient beaucoup, ou alors des jeunes avec une forte communauté sur les réseaux sociaux”… Eh bien j’ai quand même été surprise.
Alors voilà, il semblerait qu’il y ait de l’âgisme, ou du jeunisme, qui se pratique dans le milieu de l’édition, de manière assez ouverte (du moins, entre personnes du sérail et de confiance). Peut-être pas partout. Mais quand même. Je trouve ça assez stupéfiant que ça puisse être dit de manière aussi transparente. Parce que l’âgisme, dans certaines circonstances, est tout de même puni par la loi (oui, je suis allée vérifier). Alors, certes, pas dans le cadre de la sélection des manuscrits. Mais quand même (bis). Je suis choquée.
Enfin bon. Je mourrai moins bête (et encore un peu plus désabusée), maintenant que je le sais. (Et j’arrêterai de préciser mon année de naissance quand on me demande une biographie lors de mes soumissions éditoriales. Parce qu’autant faire ce qu’on peut pour ne pas cautionner ce genre de pratiques.)
Mon journal de bord d’écriture
Une nouvelle imprévue
Mnémos, très belle maison d’édition dans le monde de l’imaginaire, a lancé un appel à textes qui se clôture aujourd’hui, à l’occasion de ses 30 ans. Thème : la mémoire, genre : fantasy.
J’ai d’abord envisagé de recycler une nouvelle de SF (écrite en 2024 pour un autre appel à textes, et qui parle d’amnésie antérograde) pour la transformer en nouvelle de fantasy.
Et puis l’appel à textes est si prestigieux, avec une anthologie qui doit être présentée aux Imaginales en mai 2025, que je me suis dit que la concurrence serait trop grande, et que ça ne valait pas la peine que je participe (oui, j’ai été un peu échaudée par mes multiples refus coup sur coup de l’automne 😅). D’autant que je suis persuadée (attention, estimations au pur doigt mouillé ☝️) qu’ils vont déjà recevoir au moins 75% de textes qui vont parler d’oubli ou d’amnésie (et sans doute pas loin de 25% qui vont parler de mémoire collective), dont une grosse partie seront mieux écrits que ce que je pourrais faire, et davantage centrés sur le thème que ma nouvelle préexistante.
Je m’étais donc résolue à ne rien envoyer.
Jusqu’à ce qu’une idée me tombe dessus, le 17 décembre au soir. Une idée très vague, mais qui ne portait ni sur l’oubli, ni sur la mémoire collective. Le temps de la laisser mûrir, il me restait 2 semaines pour pondre un texte d’environ 50 000 signes (Un mensonge sans conséquence fait 370 000 signes, si ça peut vous donner un ordre de grandeur). Parce qu’ils veulent a priori des nouvelles longues, puisqu’ils prévoient une anthologie avec seulement 5 textes.
Eh bien c’est fait. Mon texte est soumis. Et je ne remercierai jamais assez mes deux fidèles amies d’écriture qui me l’ont bêta-lu en express pour que j’aie même le temps de le corriger avant de l’envoyer !
Alors, la concurrence va être ultra rude. Donc je me prépare déjà à être déçue. Mais je suis contente de ma nouvelle, autant de l’idée que de la réalisation, et sachant que la fantasy n’est pas du tout mon genre de prédilection en écriture, c’est déjà pour moi une belle victoire ! 🥰
(Ceci dit, si vous avez envie de croiser les doigts pour moi, ne vous privez surtout pas, hein ! 😁)
Cercueil et préjugés
Le mois dernier, je vous disais que je commençais à m’inquiéter de n’avoir eu aucun retour suite à l’envoi de mes corrections éditoriales. J’ai donc relancé l’éditrice, et en fait, tout va bien : mes modifications ont été validées, et le texte est désormais parti en correction ortho-typographique.
J’ai également reçu la quatrième de couverture (le résumé officiel, tel qu’il figurera au dos du livre). Je ne l’aurais pas rédigé de cette manière (c’est très… marketé, on va dire 😅), mais je fais confiance à la maison d’édition pour savoir quelle est la meilleure manière de présenter le roman : c’est son job, et après tout, c’est aussi pour éviter d’avoir à me préoccuper de ce genre de choses (la communication, ma bête noire !) que je n’envisage pas l’autoédition.
Un mensonge sans conséquence
Mon agente a finalisé le dossier de présentation du roman en décembre, et dressé une première liste de maisons d’édition auxquelles le proposer. Comme j’étais d’accord sur le contenu du dossier et la liste, le manuscrit est désormais parti pour ses premières soumissions, qui se feront au gré des rendez-vous qu’elle obtient.
Aux dernières nouvelles, elle avait déjà rencontré une des éditrices visées, qui a accepté de recevoir le texte. Affaire à suivre, donc (et c’est vraiment hyper confortable de ne rien avoir à gérer de ce côté-là !) 😊
45,93 grammes
Lentement mais sûrement (enfin, surtout lentement, quoi…), je continue à avancer sur ce premier jet.
L’actu de mes publications… et salons !
Je peux d’ores et déjà vous annoncer que je serai présente au salon Imagina’livres à Portet-sur-Garonne, à côté de Toulouse, le samedi 5 avril, tout la journée. J’y dédicacerai notamment les anthologies Sorcellerie végétale et Explorations insolites. Et si vous prévoyez de vous y rendre et êtes intéressés par une autre de mes publications, n’hésitez pas à m’envoyer un petit message pour me le dire, pour que je prévoie d’apporter des exemplaires (s’il m’en reste).
Une publication de nouvelle dans une anthologie et un potentiel autre salon sont en préparation, mais je dois attendre que les choses se précisent et s’officialisent avant de vous en parler.
Quoi de neuf sur le blog ?
Bilan d’écriture 2024
Le passage à la nouvelle année est l’occasion de prendre le temps de jeter un petit regard en arrière pour voir ce que j’ai accompli au cours des derniers mois. J’avais a priori une impression d’année plutôt ratée (merci la grosse salve de refus reçue à l’automne), mais en fait, à bien y regarder, j’ai plutôt de quoi me réjouir !
Je vous détaille tout ça sur le blog :
- Bilan d’écriture 2024 – Il est temps de jeter un petit coup d’œil dans le rétroviseur !