Avis sur La Princesse au visage de nuit de David Bry

Un roman au pitch prometteur mais qui ne m’a pas convaincue.

Le roman

Genre : fantastique

Éditions HSN / Pocket
Disponible en versions brochée, poche et numérique

Résumé
« Coup de cœur des Imaginales 2019 »
Hugo, enfant violenté par ses parents, s’est enfui avec ses amis dans la forêt pour trouver la princesse au visage de nuit qui, selon les légendes, exauce les vœux des enfants malheureux, parfois au prix de leur vie. Après une nuit entière, Hugo ressort seul et amnésique.
Vingt ans plus tard, Hugo apprend la mort de ses parents. De retour sur ses terres, alors qu’il se retrouve mêlé à l’enquête, d’étranges événements se produisent. De mystérieuses lueurs brillent dans les bois, les orages soufflent des prénoms dans le vent.

La princesse au visage de nuit est un conte d’enfances brisées, d’adultes qui ont dû grandir avec leurs blessures. Parce qu’on finit par y arriver, parfois, à vivre. Et même, peut-être, à être heureux.

Mon avis

C’est l’auteur, et non ce roman, qui a été désigné « Coup de cœur des Imaginales 2019 ». Logique, puisque le roman a été publié en 2020. Mais j’ai trouvé la formulation un peu ambiguë sur la présentation de l’ebook, alors je préfère le préciser.

En ce qui me concerne, le roman n’a d’ailleurs pas été un coup de cœur. Ni l’intrigue, ni les personnages, ne sont parvenus à me convaincre. L’ensemble m’a laissé une impression de fadeur, et le vague sentiment de tourner les pages d’un catalogue d’archétypes, dans lequel on retrouve les parents alcooliques et maltraitants, la vieille femme manipulatrice considérée comme une sorcière par les autres habitants du village, la famille noble qui cache ses secrets derrière les murs d’enceinte de son château, le prêtre en pleine crise de doute sur sa foi, le vieux pervers que personne n’ose dénoncer, les enfants qui en sont victimes et qu’aucun adulte n’aide, la gendarme dont la vocation est née après la disparition de sa sœur, le meilleur ami gay, la meilleure amie en quête désespérée de l’amour de sa vie… Alors en soi, ce n’est pas grave, et il m’arrive de piocher moi-même dans ce genre d’archétypes. Mais ce qui m’a dérangée ici, c’est l’impression que ces personnages n’existent qu’à travers leur archétype, qu’ils n’ont pas de consistance au-delà.

Autre élément qui m’a gênée : les promesses d’intrigues secondaires ne sont pas tenues. Par exemple, celle de l’ami qui va mal et finit par faire une overdose (on l’attendait). Et ensuite ? Eh bien, rien : il s’est réveillé à l’hôpital, il va mieux. OK… Mais vraiment, tout ce teasing pour ça ?

Et que dire du personnage principal ? Toute l’intrigue tourne autour de la maltraitance dont il a été victime de la part de ses parents alcooliques. Or, à quoi passe-t-il le plus clair de son temps libre dans le roman ? À boire de l’alcool, sans aucune modération. Suis-je la seule que cela gêne, à la lecture de ce roman qui se veut (du moins, de ce que j’en ai compris) un récit de reconstruction ?

Quelques extraits

Bernadette s’avance alors, prête à lire un verset de sa bible. D’un geste, le curé l’arrête et, face aux cercueils, fait un simple signe de croix.
— Que Dieu vous pardonne, s’il le peut.

— Merde ! s’exclame William. Quelqu’un a voulu tuer tes parents ?
Hugo hoche la tête.
— Ça en a l’air.
— C’est fou…
— Franchement, j’en ai rien à foutre. C’est juste que ça ne me dit rien, mais alors vraiment rien de retourner encore là-bas. Bon, en attendant, j’ai plutôt envie de boire un coup. Ça vous va ?
Trois exclamations enthousiastes lui répondent et, quelques minutes plus tard, une nouvelle tournée a remplacé la précédente.

— Installe-toi. Fais juste comme si tu ne voyais pas la déco, la crasse et la poussière : c’était compris dans l’héritage.

Au bilan

Des personnages qui auraient à mon avis gagné à être davantage approfondis.

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