Chronique du roman de Joanna Bolouri : Comment ne pas faire pitié à Noël quand on est célibataire

Un fake-dating peut-être drôle, mais à l’humour duquel je n’ai pas adhéré.

Le roman

Genre : romance

Éditions Hauteville
Disponible en versions brochée, numérique et poche

Résumé

Noël, le cauchemar de tout célibataire !
À trente-huit ans, Emily a un travail satisfaisant, des amis fabuleux, et surtout, un appart merveilleux, situé à 661 kilomètres de sa famille un peu trop intrusive. Sa seule source de stress est Evan, son jeune voisin, qui a tendance à écouter la musique à fond, et fait encore plus de bruit la nuit… Mais qu’importe ! Heureuse en couple avec Robert, Emily espère bien l’inviter chez elle pour Noël et lui présenter ses parents. Finies les questions indiscrètes ! Mais quand Robert rompt avec elle, Emily en est malade. Comment va-t-elle pouvoir affronter sa famille ? Bien déterminée à reconquérir Robert, Emily fait appel au fêtard d’à côté…

couverture du roman Comment ne pas faire pitié à Noël quand on est célibataire

Pourquoi j’ai lu ce roman

J’ai lu cette romance parce qu’il s’agit d’un fake-dating, et que comme je suis en plein premier jet d’un roman qui utilise ce trope, je me suis dit, moi qui ne suis pas une grande lectrice du genre, que cela pouvait m’aider à m’imprégner des codes – non, ce n’est pas du plagiat, c’est du travail de documentation 😉.

Eh bien je ne sais pas si c’est courant avec le trope en question, mais j’ai été surprise de constater que sur les deux partenaires qui vont s’associer pour afficher cette fausse relation, seule Emily a une raison valable de le faire. Et vraiment, cela m’a déçue. J’ai trouvé que cela nuisait à la crédibilité de l’intrigue : pourquoi Evan accepte-t-il de l’aider ? A priori, parce qu’il a envie de découvrir à quoi ressemble un Noël en famille. OK. J’ai trouvé ce motif vraiment faible. Pas suffisant pour que j’y croie. Ou en tout cas, pas présenté avec suffisamment de conviction dans le récit pour que je parvienne à y croire.

Concernant le trope lui-même, le reste colle à peu près à l’idée que je m’en faisais : le besoin des deux protagonistes de s’accorder sur leur mensonge, la grosse gêne quand il faut simuler la relation en public, et l’inévitable Sherlock dans l’entourage qui nourrit de gros doutes au sujet de la supercherie qu’on lui sert.

Bref, je n’ai pas appris grand chose, mais cela m’a confortée dans la direction que j’envisage de prendre pour mon roman.

Mon avis

Déjà, ça commence bien, le résumé éditeur ci-dessus contient des erreurs : ce n’est pas Robert qui rompt avec Emily, mais l’inverse. Et elle ne cherche absolument pas à le reconquérir, mais uniquement à clouer le bec à sa famille pour passer Noël en paix.

Autre souci (je me dis parfois que je suis vraiment une lectrice horrible…) : qu’est-ce que c’est que cette incohérence, dès le deuxième chapitre ? À seulement quelques paragraphes d’écart, de surcroît !

Typique de Toby et d’Alice – mes colocataires. Ils se détestent. En réalité, ils se méprisent avec une passion qui les anime dès leur réveil et continue à longueur de journée, mais leur haine se transforme souvent en désir après quelques verres, quand ils s’envoient en l’air dans le salon, me croyant endormie.

En poussant un soupir, je prends mon assiette et me traîne jusqu’à ma chambre. J’aimerais avoir un salon où me détendre, mais notre propriétaire a jugé plus rentable d’en faire une troisième chambre – en l’occurrence, la mienne –, donc nous sommes contraints de nous supporter dans la cuisine au moment des repas.

Bref. Passons.

Comme déjà évoqué dans les raisons qui m’ont motivée à lire ce roman, j’ai trouvé que l’intrigue souffrait d’un important point faible : l’absence de motivation crédible d’Evan pour accepter cette fausse relation.

Côté forme, j’ai trouvé la plume fluide. L’ambiance globale est assez immersive, entre le quotidien d’une colocation à Londres et des fêtes de Noël dans une famille déjantée (et sûrement un poil alcoolique) dans une petite ville écossaise. En revanche, je suis passée complètement à côté de l’humour. Je suis certaine que des tas de personnes trouveraient de nombreuses scènes très drôles. Malheureusement, elles m’ont laissée de marbre, ce qui fait que, malgré un rythme plutôt bon, je me suis au global beaucoup ennuyée au fil de ma lecture…

En outre, en dehors de l’héroïne, la plupart des personnages m’ont semblé caricaturaux, ce qui m’a empêchée de m’attacher ou de ressentir l’alchimie entre Emily et Evan.

Un bon point (à mon goût) : pas de scènes de sexe innombrables et interminables.

Quelques extraits

Après avoir lu le message mièvre que Robert m’envoie tous les matins, j’enfile ma robe de chambre et me précipite dans la cuisine, où Toby a déjà rempli la bouilloire et chante à tue-tête sur du Adele, qui passe à la radio.
— Waouh, tu connais « toutes » les paroles, Toby. Je suis impressionnée, fais-je remarquer tout en cherchant dans le frigo quelque chose à étaler sur mon petit pain.
— Dommage que tu ne connaisses pas aussi les notes ! s’écrie une voix dans la salle de bains.

— Voilà ce qui arrive quand tu fréquentes quelqu’un qui n’utilise ni Twitter ni Facebook. C’est évident que ces gens cachent quelque chose. En plus, il ose te plaquer avant Noël ! Eh bien, je n’ai jamais…
— Mon. E lé paqué !
J’ai beau être en train de m’empiffrer comme un cochon, je ne peux pas laisser passer ça.
— Quoi ? Oh, tu l’as plaqué ?
J’avale rapidement ce qui me reste dans la bouche.
— Oui ! J’ai choisi d’arrêter. C’est lui, le naze ! Je ne me suis pas fait plaquer !
— D’accord, je ne…
— C’est moi qui l’ai jeté. Pas lui. Moi.
— … crois pas que ça ait beaucoup d’impo…
— Au Mexique, on m’appellerait El Plaquo.

— C’était génial. Je n’ai littéralement jamais été aussi comblé.
— Il t’en faut peu. Est-ce qu’on peut…
— Tu ne sais pas chanter. Du tout.
— La ferme.
— Je suis désolé.
Il ne l’est pas, cela dit. Il continue à jubiler.

Au bilan

Une lecture qui peut sûrement s’avérer plaisante si on adhère à l’humour qui imprègne les pages.



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