Inspirations : la science dans mes nouvelles

Le saviez-vous ? J’ai fait des études scientifiques. D’ailleurs, ma toute première publication n’était pas littéraire, non non ! Il s’agissait, suite à un stage de quelques mois effectué dans une université japonaise, d’une contribution mineure à un article paru dans la revue Physics of fluids en 2002. Un truc obscur, avec des équations abominables, dont l’objectif était de modéliser la houle, vous savez, ces jolies petites vagues qui ondulent à la surface des océans.

Bref. C’était dans une autre vie, il y a fort fort longtemps.

Aujourd’hui, je ne travaille même pas dans le domaine scientifique (je ne parle pas de l’écriture, mais bien de mon job alimentaire).

Pourtant, cette époque a laissé ses traces : les questions scientifiques excitent toujours ma curiosité… et parfois, mon imagination.

C’est ainsi que, à partir d’anecdotes scientifiques, je me prends à inventer des histoires pour explorer des possibilités parfaitement imaginaires. Et c’est justement le cas pour mes 3 nouvelles publiées à l’automne 2023 !

La vallée cachée : le CERN et les craintes qu’il suscite

Au cours de mes études, pendant lesquelles mes professeurs ont tenté sans succès de m’inculquer quelques rudiments de physique des particules, j’ai eu l’occasion de visiter l’accélérateur de particules du CERN. Un anneau gigantesque, le long duquel on retrouve des équipements aux dimensions impressionnantes (les détecteurs font la taille de bâtiments de plusieurs étages), qui servent à observer… l’infiniment petit.

J’ai gardé de cette visite le souvenir de ce contraste paradoxal entre la démesure des installations que j’avais vues et l’insignifiance de ce que les physiciens qui y travaillaient cherchaient à mesurer.

Dans La vallée cachée, parue dans l’anthologie Interstices aux éditions HPF, j’ai eu envie de m’inspirer de ces souvenirs, et de les entremêler avec l’une des nombreuses peurs et autres fantasmes que suscitent dans l’opinion populaire les expériences menées au CERN.

L’ensemble a donné une histoire totalement improbable, mais que j’ai imaginée avec beaucoup d’enthousiasme. J’espère que les personnes qui la liront en tireront autant de plaisir que j’en ai eu à l’écrire.

Et je vous rassure : nul besoin d’être scientifique soi-même pour pouvoir s’y plonger ! 😉

Sinistre volonté : voyage aux sources de la neurochirurgie

Dans Sinistre volonté, publiée dans le n°13 de L’Indé Panda, j’ai imaginé le personnage du Dr Owen en m’inspirant librement de l’un des pionniers de la neurochirurgie : William P. van Wagenen (1897-1961), qui fut le premier à étudier sur des patients atteints d’épilepsie, à partir de 1939, la procédure de la callosotomie, c’est à dire le retrait chirurgical du corps calleux, qui est la partie du cerveau qui relie entre eux ses deux hémisphères.

Van Wagenen avait observé que, pratiquée sur des patients atteints d’épilepsie généralisée, cette opération avait pour conséquence surprenante de limiter les crises à une moitié du corps seulement. Bon, les patients en question subissaient aussi quelques autres types d’effets secondaires, je vous laisse lire la nouvelle pour vous faire une idée de leur nature. Parce que, aussi surprenant que cela puisse paraître, la plupart des expériences décrites dans la nouvelle pourraient être réellement reproduites avec des personnes ayant subi une callosotomie.

En tout cas, les travaux de van Wagenen ont permis de mettre en évidence une pathologie connue aujourd’hui sous divers noms, tous plus barbares les uns que les autres : « signe d’Akelaitis » (du nom d’Andrew Akelaitis, qui travaillait avec lui), « dyspraxie diagonistique », ou encore « comportement conflictuel intermanuel ».

Et cela pose la question hautement intéressante, dont la réponse n’est pas si évidente qu’il y paraît, de l’unicité du soi.

L’arbre de lune : l’héritage de la mission Apollo 14

Savez-vous ce que sont les « moon trees » ?

En 1971, le service des forêts américain a confié à Stuart Roosa (dit Stu), un astronaute américain, environ 500 graines d’arbres de 5 espèces différentes, parmi lesquelles des sycomores. L’objectif ? Qu’il les emmène dans l’espace pendant la mission Apollo 14 de la NASA, dont il faisait partie. Le but était d’étudier l’effet de l’apesanteur sur les semences.

À leur retour sur terre à l’issue de la mission, les graines ont été plantées dans plusieurs états américains, et certaines ont été offertes à des nations étrangères. Presque toutes ont poussé avec succès, donnant naissance aux « moon trees ».

En 2011, la fille de Stu Roosa, lors d’une visite au musée des transports de Lucerne, en Suisse, y a procédé à la plantation symbolique d’un sycomore, en hommage à ces fameux « moon trees ».

Mes recherches ne m’ont pas permis de déterminer avec certitude si ce sycomore est un vrai « moon tree », s’il s’agit plutôt d’un « moon tree » de deuxième génération (et donc un descendant direct des arbres dont les graines ont voyagé dans l’espace), ou même s’il s’agit uniquement d’un arbre symbolique… En revanche, une chose est certaine : il joue un rôle crucial dans L’arbre de lune, nouvelle finaliste du concours organisé par le Festival du Fantastique de Béziers. 😉



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