L’épître(ries) - Mars 2024
L’anecdote du mois
Je n’aime pas les ours
Non. C’est inexact. Je n’ai absolument rien contre les ours.
Je reformule : je n’aime pas les hommes qui se comportent comme des ours avec les femmes. Que ce soit dans la vraie vie… ou dans les romans. Et notamment dans les romances.
J’ai lu beaucoup de romances au cours des 12 derniers mois. Beauuuuuuucoup plus qu’à mon habitude (je préfère en général naviguer au gré de mes envies entre le jeunesse/young-adult, les policiers/thrillers, le feel-good et la SFFF). Parce que pour écrire ma comédie romantique, puis ma romance contemporaine, je ressentais le besoin de m’imprégner de codes que je n’avais pas l’impression de suffisamment bien connaître.
J’ai d’ailleurs fait de très belles découvertes (les deux premiers romans d’Ali Hazelwood sont assez fabuleux du point de vue de la caractérisation des personnages !)
En parallèle de ces quelques lectures, je me suis aussi renseignée un minimum sur les archétypes de personnages et les tropes. Parce que j’écris, certes, au feeling, mais si je veux viser une publication en maison d’édition, autant essayer de faire les choses de manière un minimum professionnelle.
C’est ce qui m’a fait découvrir avec stupeur l’existence du sous-genre qu’est la “dark romance”. Le concept ? De ce que j’en ai compris, des personnages toxiques, avec des relations malsaines. Des scènes de viol explicites, présentées comme érotiques. AU SECOURS !!! 😱
Il paraît que cela fait fureur auprès des adolescentes. Par pitié, si vous avez des enfants d’une quinzaine d’années environ, vérifiez ce que vous leur laissez lire… Ces romans se trouvent parfois, dans certaines librairies, sur les rayons qui sont destinés à cette tranche d’âge. 🤬
Personnellement, je serais incapable de lire un roman de ce genre. Et encore moins de l’apprécier.
Mais je digresse. Pourquoi je vous en parle ? Parce que même dans les romances qui présentent des relations saines, on retrouve souvent l’archétype de l’ours (ce n’est sûrement pas son nom officiel, mais dans ma tête, je l’appelle comme ça). Vous savez, cet homme qui se comporte comme un rustre, mais au sujet duquel, petit à petit, l’héroïne va découvrir que sous des dehors rugueux, il cache un petit cœur sensible et attentionné.
Eh bien je n’aime pas ça. Ça a tendance à me faire lever les yeux au ciel. Ça a été tellement vu et revu… Même à l’écran, je suis sûre que vous avez des noms de films ou séries qui vous viennent en tête.
C’est peut-être pour ça que dans Cercueil et préjugés, mais aussi dans Pour que refleurisse son sourire, mes personnages masculins sont juste… d’adorables benêts. 😅 (Enfin, peut-être pas benêts, mais ce ne sont pas des mâles alpha qui passent leur temps à faire étalage de leur testostérone, quoi, vous voyez l’idée ! 😉 Juste des hommes normaux, sympas, et qui ont l’air sympa. 🤷♀️)
Mon journal de bord
Cercueil et préjugés
Je vous l’ai déjà dit le mois dernier, je n’espère pas de réponses avant le mois d’avril suite à ma première salve d’envois.
Cependant, au dernier moment et après de longues hésitations, j’ai décidé de soumettre mon manuscrit au Prix du Livre Romantique. Je doute qu’il ait ses chances, parce que c’est un concours très prisé au niveau a priori très exigeant, mais aussi parce qu’il s’agit d’une comédie romantique alors que ce concours vise des romans de littérature générale avec des héroïnes fortes. Cependant, ma récente lecture du dernier roman lauréat, qui est selon moi une romance (et ne m’a pas particulièrement impressionnée par ses qualités d’écriture, oups, c’est dit 😬), m’a convaincue de tenter ma chance. Après tout, je n’ai rien à perdre à essayer ! (Et les éditions Charleston, pour moi, c’est un peu un rêve…)
Pour que refleurisse son sourire
L’écriture de ce nouveau roman avance bien. Très bien, même.
J’ai posé les premiers mots le 25 janvier, et j’en suis environ à la moitié de ce premier jet. Enfin, en tout cas, à la moitié du volume que je vise, mais comme j’écris sans plan, je vise peut-être complètement à côté de la plaque ! 😅
Pour moi, c’est un exploit. Je suis plutôt du genre à avoir besoin de six à huit mois pour écrire un premier jet de la taille visée. Or, si je réussis à continuer à ce rythme, je devrais terminer en deux mois et demi. Bref, pour le moment, je suis très satisfaite, et je constate une nouvelle fois que publier mes chapitres au fil de l’eau sur Fyctia et obtenir quelques retours de lecture réguliers me motive beaucoup à avancer.
Surtout les retours comme celui-ci, que je ne résiste d’ailleurs pas à l’envie de vous partager, parce qu’il m’a fait trop plaisir ! 😍
Coucou, je viens de dévorer ton histoire, mes futurs cernes te saluent 😄 Demain, je te fais un retour de ma lecture (même si tu m’as rien demandé 😄). J’ai adoré, tu es mon coup de cœur de ce concours. Je cherchais une pépite, je l’ai trouvée 💜 Sur ce, bonne nuit !
Je reviens comme convenu (avec moi-même, hier soir à deux heures du mat). Déjà, ta plume. Pour moi, rien à redire, c’est intelligent, bien construit, riche en étant abordable et compréhensible pour tout le monde. On sent que tu sais de quoi tu parles, tout semble bien documenté, cohérent, vrai. J’avais l’impression de lire un livre déjà édité, pour tout te dire. Tes personnages : deux personnes réalistes et attachantes. Des métiers originaux (et simples, alléluia). Des problématiques réelles. Ils ont chacun un secret, une faille, mais tu le laisses entrevoir avec subtilité sans que ça envahisse tout le récit. Et dans tout ça, tu saupoudres d’humour, de poésie (celle de la vie, celle du quotidien), tu nous offres des personnages secondaires présents mais pas envahissants (Eliette ♥) Le trope du fake dating est bien amené et bien mené. Je sais que je vais tomber amoureuse de tes personnages en même temps qu’eux et c’est un vrai bonheur. Bravo, chapeau bas pour cette histoire (dis moi que tu es déjà éditée ! Ce n’est pas possible autrement) Tu as une nouvelle fan (c’est moi) !
Les poupées d’Anaica
Il s’agit d’une nouvelle d’inspiration steampunk, dont l’intrigue se déroule entre l’atoll de Ra’iroa et Haïti, et qui revisite les histoires de zombis de la culture vaudou haïtienne en y mêlant des considérations écologiques autour de la thématique de la surexploitation des ressources naturelles.
Je l’avais écrite initialement pour l’appel à textes des éditions Oneiroi fin 2022 sur le thème “Gastronomie et exploitation coloniale”. Elle avait fait partie des nouvelles présélectionnées, mais n’avait finalement pas été retenue. Malgré une demande polie, je n’ai malheureusement pas reçu de retour succinct me permettant de comprendre quels éléments avaient plu et déplu. J’ai tout de même décidé de la réécrire intégralement, et je l’ai soumise cette semaine aux Éditions 1115. Réponse d’ici une grosse année environ ! (Oui, leurs délais sont assez longs…)
L’actu de mes publications… et salons !
Je n’ai toujours pas reçu de nouvelles au sujet de l’anthologie sur le thème du travail de l’ARACT Occitanie, qui aurait dû paraître en janvier…
En revanche, les choses avancent bien sur le recueil Explorations insolites, qui paraîtra fin avril à l’occasion du salon L’Imagina’livres, près de Toulouse (j’y serai d’ailleurs présente sur la journée du samedi) : la maquette est terminée et l’envoi à l’imprimeur imminent.
Autre info : j’ai pris la décision de récupérer mes droits sur l’une de mes nouvelles publiée en maison d’édition… Mais je vous en parlerai davantage dans une prochaine newsletter.
Quoi de neuf sur le blog ?
Six nouvelles chroniques de lectures
Vous trouverez sur le blog les chroniques de mes récentes lectures. Voici les liens :
- Chronique du roman de fantasy young-adult Le Roi des Hyènes (Tess Corsac) : un excellent roman, qui aborde avec subtilité et sensibilité des thèmes durs, capable de plaire aussi bien aux jeunes adolescents qu’aux adultes.
- Chronique de la comédie romantique Love on the Brain (Ali Hazelwood) : une recette déjà vue avec The love hypothesis, mais qui fonctionne à merveille sur moi.
- Chronique de la romance contemporaine Comment ne pas faire pitié à Noël quand on est célibataire (Joanna Bolouri) : un fake-dating peut-être drôle, mais à l’humour duquel je n’ai pas adhéré.
- Chronique du roman contemporain L’indifférence de l’eau qui dort (Valentine Stergann) : le Prix du Livre Romantique 2023, un roman au pitch prometteur, mais qui n’a pas réussi à m’émouvoir.
- Chronique du roman feel-good Pardonne à la vie (Marjorie Levasseur) : une parenthèse de lecture calme et douce.
- Chronique du roman d’anticipation Les Sentiers de Recouvrance (Émilie Querbalec) : un contexte écologique bien documenté, une plume magnifique, des descriptions superbes, des personnages attachants… presque un coup de cœur.